Les indiscrétions du palais 👀

Édito | Jour 9 du Festival de Cannes

Au Palais des festivals, il y a beaucoup de lieux qu’on ne visite pas. D’abord cette grande baie vitrée où un énorme bar Campari trône, et qu’on aperçoit depuis La Croisette. Depuis l’intérieur du Palais, on ne comprend pas bien comment y accéder. Il y a peut-être des couloirs secrets que seuls les sélectionnés ont le droit de fouler… Pas loin du tapis rouge, il y a aussi cette terrasse que l’exposition plein Nord rend salvatrice lorsqu’il ne pleut pas. Facile à repérer, elle se trouve dans notre dos lorsqu’on entre par l’entrée principale, côté centre-ville. Moins facile à pénétrer, l’endroit est tellement stylé qu’on n’ose à peine s’y présenter. Le sésame ? Une accréditation presse. Si on l’avait su plus tôt ! D’autres endroits cachés ? Le café des Palmes, jamais vu, pas pour nous – on n’a pas de palme. Tous les autres chemins mènent à la terrasse des journalistes. C’est celle dont on aperçoit dans chaque vidéo des Cahiers, de Télérama, de nos Twitchs passés, etc, un petit bout de rebord métallique sombre. Chaque rédaction donne de la voix dans une cacophonie joyeuse que tempère en l’atténuant le vent qui souffle. La terrasse orientée Ouest donne toujours sur le même arrière-plan, le port, au loin le fort. Au milieu des chaises et des parasols, comme une oasis, on trouve un bar – l’eau, le café et les sodas coulent à flot. Les journalistes sont bien lotis, impossible de dormir devant le Bi Gan avec tant de repos à disposition !

Mieux que les autres accrédités : le seul luxe des cinéphiles et des 3 jours réside au troisième étage, le stand Nespresso. Mais le privilège ne se mesure pas, il se compare. Estampillé presse, on le snobe. Avant, on avait même du vin sur notre terrasse. Au jour 8, il n’y en a plus. Y en avait-il cette année ou le Festival aurait-il fait le choix de l’économie, c’est-à-dire enlever aux prolétaires cannois pour continuer d’inonder de cadeaux les stars ? Peut-être que les journalistes qui venaient déjà avant que l’on soit nés avaient du champagne à notre terrasse… on leur demandera. Qu’y a-t-il encore au-dessus de nous ? Impossibilité de le savoir, nécessité du fantasme : des fauteuils rembourrés à mémoire de forme, des stars souriantes et disponibles pour boire un café avec nous, des gâteaux, non, des macarons La Durée !? Peut-être pas, on ne voit pas leur logo quelque part, sur notre accréditation, un mur, aux toilettes, que sais-je… Alors comme on n’est pas radins pour un sou, on joint à cette édito un petit bout de promenade sur la terrasse, à l’iPhone et en grand-angle pour que vous y soyez comme on y est, et en plan-séquence pour celles et ceux qui n’ont pas encore vu le Bi Gan !