Critique | Festival de Cannes 2023 | Quinzaine des cinéastes
Parfois, il est nécessaire de se confesser. Pardonnez-moi lecteurs car j’ai péché par paresse, ou bien par fatigue… j’ai dormi. De ce film, je ne me souviens que de quelques bribes enthousiasmantes : un professeur botaniste qui dessine une plante au tableau, des conversations qui se superposent dans un même plan, l’arrosage des plantes dans une pépinière, un homme devant avec le pistolet, un homme derrière qui tient le tuyau.
Il faut bien l’avouer, ces bribes me reviennent à l’esprit accompagnées d’un érotisme que les rencontres entre hommes, toujours plus omniprésentes à l’écran, ne faisaient qu’accentuer. La langueur excitante qui prenait mon corps était accentuée par de nombreuses voix off. Elles racontaient l’histoire de ces trajectoires masculines avec un timbre de voix qui ne semblait pourtant pas correspondre au visage des comédiens – j’ai entendu Mathieu Amalric, mais je ne l’ai pas vu. Surtout, ces voix me berçaient. Et je me suis endormi, doucement. Je ne suis pas sûr de ce que j’y ai vu à la fin : cet indien et ses 5 (ou 6 ?) sexes flottants comme des serpents au niveau de son entre-jambe, l’ai-je rêvé ? Peu familier du travail de Pierre Creton, les souvenirs encore flous, je suis ressorti sans l’assurance de trouver ce qu’il fallait en dire. Peut-être faudra-t-il le revoir, reposé, après le marathon. Au MK2 Beaubourg sûrement. Mais je crois que c’était bien.
Un Prince de Pierre Creton, sortie le 18 octobre 2023